Klaus, ne sois point étonné, j'ai tout arrêté! Je quitte l'enseignement, d'ailleurs j'y suis rentré par un concours de circonstances. Je ne voulais pas être un enfant de la balle, mais je me suis fait rattrapé et je me suis mis pendant plusieurs années en film. J'ai appris avec l'enseignement à tempérer mes ardeurs, j'ai aussi appris à apprivoiser la patience, à être plus à l’écoute des autres, à devenir plus humble. Cependant, et même si j'éprouvais du satisfécit, je n'avais plus assez de souffle et de volonté pour continuer dans ce canevas. Je n'étais pas fait pour ce domaine, c'était pour moi une parenthèse qui devrait tôt ou tard se refermer, et je viens ainsi de clore l'un des chapitres les plus enrichissants et aussi des éprouvants de ma vie. Je sais que je laisse pantois, mes collègues et la plupart de mes étudiants mais je ne pouvais plus continuer à aller, à contre- sens de mes profondes aspirations. Je crois qu'il est temps pour moi, de donner une autre orientation à ma carrière professionnelle. C'est ici aussi, l'occasion de tirer chapeau à tous les enseignants du monde, de l'élémentaire jusqu'au supérieur pour ce noble travail qu'ils font. J'ai l'habitude de dire, que ceux qui font carrière dans l'enseignement sont des" appelés", ça devrait être une vocation pour eux car il faut effectivement aimer ce métier pour s'y donner à fond jusqu'à la retraite.Mon père a fait 32 ans de carrière dans l'enseignement avant d'être muté à l'inspection, je me demande comment font-ils (les enseignants) de nos jours pour pouvoir tenir le coup si ce n'est pour eux, qu'une question de passion, de volonté et d'amour? Pour ma part, je tire ma révérence, je fais un virage à 360 degrés, je vais m'aventurer vers un autre défi, un terrain totalement inconnu.... C'est une nouvelle parenthèse que j'ouvre, mais ma passion étant toujours de rester au contact des autres, j'espère que l'aventure sera belle même si, quelques amis trouvent en ce changement radical un coup de folie de ma part; si ce coup de folie peut m'apporter un peu de sérénité, un peu plus de joie que l'enseignement, et eh bien j'y vais. Je crois sincèrement qu'on a besoin d'un peu de folie pour faire bouger les choses. Le mythe du diplôme n'est plus d'actualité à notre époque, l'important c'est d'aimer ce que l'on fait, autrement, il faut cherche sa propre voie, c'est d'ailleurs l'idéal. Moi, je n'étais qu'un enseignant au "chrono", j'ai fait mon temps, je tire ma révérence avec soulagement en ayant la conviction d'avoir partagé au mieux ma connaissance avec d'autres.
À toi Klaus qui continue d'exercer avec passion et courage ce métier ( d'enseignant),que tu aimes tant, je te souhaite bon vent ...
Terminus, tout le monde descends comme le dit si bien un éditorialiste; sauf qu'ici, c'est moi seul qui descend les marches pour aller voir ailleurs.
À bientôt pour un verre!
